Le vacarme de Trump ne fera pas tomber le Mur de Chine

Le vacarme monte à Washington, mais c’est dans le silence de Pékin que se joue l’essentiel. Donald Trump réduit ses tarifs douaniers contre la Chine dans un apparent mouvement de recul. Wall Street s’embrase d’euphorie. Pourtant, loin des projecteurs, Xi Jinping avance ses pièces sur un autre échiquier: celui de Taiwan.
Ce duel n’est pas qu’une bataille économique; c’est une lutte existentielle où l’équilibre du monde se redessine.
En traitant la Chine de «paysans» et en multipliant les provocations tarifaires, Trump et ses sbires n’ont pas fragilisé Pékin. Ils ont réveillé un nationalisme profond, redonné souffle à une unité intérieure que la crise immobilière seule ne suffisait pas à fissurer.
Xi, face aux tiraillements internes de son armée et aux enjeux de son probable dernier mandat, ne pouvait fléchir sans risquer l’éclatement. L’heure n’est plus à l’esquive: Taiwan est redevenu le cœur battant de la stratégie chinoise.
Trump: l’arrogance comme piège
Donald Trump gouverne à coups de symboles: taxes spectaculaires, diatribes contre la Fed, flexions brutales et retraits soudains.
Il croit imprimer son rythme au monde; il révèle surtout sa fébrilité. En concentrant ses coups sur Pékin, il donne à Xi Jinping ce que la Chine espérait: un ennemi unique contre lequel fédérer la population et durcir les lignes.
Les États-Unis pensent tenir le tempo. Mais ils dansent au bord d’un gouffre: dette vertigineuse, inflation rampante, fragilité industrielle. En jouant à l’apprenti sorcier du chaos, Trump ne défie pas seulement Xi. Il défie l’endurance de sa propre nation fragilisée.
Xi: l’assise stratégique
À Pékin, l’immobilier craque, mais l’État contrôle. La jeunesse murmure, mais le patriotisme rugit. Xi n’a pas plié: il a répliqué calmement, plafonnant ses contre-tarifs à 125%, assez pour neutraliser les exportations américaines sans céder à la surenchère.
Le vrai enjeu est ailleurs. Derrière cette façade de calme se prépare l’ultime manœuvre: isoler Taiwan, refermer l’étau, profiter de la dispersion stratégique des États-Unis pour accomplir la promesse inachevée de l’histoire moderne de la Chine.
La guerre tarifaire n’est qu’un prélude. Le chrono est lancé.
Quand les murs parlent
Entre le vacarme de Washington et la patience de Pékin, le monde se fragmente. Le Canada, le Québec et le reste du monde cherchent leur souffle. Les entreprises bougent, les citoyens paient.
Ce duel ne se jouera ni à Wall Street ni dans les communiqués.
La vraie victoire appartient à celui qui construit l’équilibre, pas à celui qui crie le plus fort. Et sur ce chemin étroit, Trump risque moins de renverser la Chine que de frapper un mur: le Mur de Chine, inébranlable pour ceux qui sous-estiment la profondeur du temps.